jeudi 4 septembre 2008

FUCK LA POLICE

Pendant que certains d'entre vous étiez en train de se trémousser au lancement de urler.tv, je déambulais tranquillement le long de l'avenue Mont-Royal en compagnie de mon coloc/dj Phills Mills et de deux de ses boys de Longueil, Steve et Guy. Nous avancions à pas de tortue, bière à la main, en riant, en jasant, en souriant aux belles filles. On a croisé des connaissances et chillé un peu. Il devait être 21:00 environ. Bref, une belle petite soirée tranquille entre boys (no homo).

Nous étions toujours sur Mont-Royal, entre St-Denis et St-Laurent, probablement vers DeBullion environ. Steve avait bu la moitié de sa forty alors que j'entamais une cannette de Grolsh. On remarque alors une voiture de police qui passe, se rends au coin de la rue suivante et s'arrête. «Fuck, on fait quoi ?» me demande Steve. Je lui fait signe de déposer nos bières discrètement sur le pas d'une porte et de continuer comme si de rien n'était, ce qu'on fait. La voiture de police fait un u-turn (sans signalisation ni gyrophare, ce qui est probablement illégal) et vient sur nous. La voiture s'arrête, les policiers sortent et se rendent directement vers Steve d'un pas nerveux et particulièrement aggressif.

Steve est noir, il mesure plus de 6 pieds et doit peser genre 240 lbs.

Steve gardait son calme malgré l'affront que l'on faisait à son orgueil. «Oussé qu'elle est ta bière?» «C'est quoi ton nom?» «Sors tes cartes!» «Montre-nous ta bière sinon on t'arrête.»... Plutôt que de coopérer immédiatement, Steve a voulu faire valoir qu'il méritait le respect et qu'on pouvait tous se parler en adultes civilisés. Wrong! Lorsque le policier a demandé des cartes d'identité pour une troisième fois (pendant que son collègue enfilait tranquillement ses gants de cuir), ils se sont rué sur Steve.

Le temps qu'on voit Steve tomber au sol et qu'on se dise que, même à 4 contre 2, ça ne vaut pas la peine de se battre avec la police, on voit, SANS AUCUNE EXAGGÉRATION, pas moins de 10 voitures de police sortir d'on ne sait où.

Les 5 minutes qui suivent se sont bousculées d'une manière désordonnée dans nos têtes.

Les deux policiers au sol avaient toute la misère du monde à maîtriser Steve (il est costaud et aurait bien pu leur colisser une volée aux deux s'il l'avait voulu), ils se sont donc mis à essayer de l'étrangler. Voyant la démesure de l'intervention policière, j'ai commencé à ameuter les passants, criant à la brutalité pendant que Guy et Phil tentaient de raisonner les 25 autres policiers venus «offrir leur support».

Des passants ont pris des photos. Kim (qui était justement au lancement de urler un peu pus tôt) est allé voir Steve et lui a supplié de ne pas se débattre, question que la situation ne s'envenime pas. Éventuellement, ils ont maîtrisé Steve, l'ont menotté et emmené au poste, pendant que les autres policiers tentaient de nous disperser. Tout le long de l'intervention, Steve répétait qu'il se laisserait faire, qu'on lui faisait mal et qu'il n'offrirait aucune autre résistance si on le lâcherait.

Steve a 33 ans. C'est un homme de famille et le père de deux enfants. Il travaille et étudie, il est en voie de devenir ambulancier et a même déjà participé à des interventions avec les pompiers et la police. C'était sensé être SA petite soirée tranquille sans la famille et les tracas du train-train quotidien. Il a été relâché du poste 38 environ 1 heure et demie plus tard. Steve devra se rendre en cours pour entrave criminelle, sous prétexte qu'une éraflure d'un des policiers a plus saigné que les 3-4 echymoses que la police lui a laissé.

J'ai malheureusement trop souvent eu à faire à la police dans ma vie mais JE N'AI JAMAIS DE TOUTE MON EXISTENCE VU DES POLICIERS AUSSI NERVEUX ET CONDESCENDANTS QUE CEUX DU POSTE 38 ! Tous les gens impliqués (nous, la police, les passants et les témoins) étaient parfaitement conscients de l'absurdité de l'événement mais celà n'a rien changé à rien.
Il fallait voir le jeune policier noir qui nous envoyait chier en éclatant de rire faire un hi-five à son collègue avant de remonter en voiture de patrouille.

Faut croire qu'ils n'ont pas l'habitude de voir des noirs boire des fortys sur le Plateau !

P.S. Un gros merci à Kim, Simon et la demoiselle belge (dont j'ai malheureusement oublié le nom) qui ont tout vu et sont prêts à témoigner. Ils nous ont d'ailleurs accompagné lorsque'on cherchait le poste 38 question de récupérer notre boy. Kim, si tu lis ceci, on a perdu vos coordonnées et on aimerait bien vous recontacter. Tu peux me e-mailer au xconstant@mac.com
En passant, Steve t'a très bien entendu lorsque tu lui a demandé de rester calme. Si ce n'était pas de toi, il aurait sûrement détruit les 2 policiers et le tout aurait encore plus mal fini. Merci !

P.S.2

FUCK LA POLICE !
FUCK LE POSTE 38 !
FUCK LE RACISME !
R.I.P. FREDDY VILLANUEVA !

SERVIR ET PROTÉGER MON CUL !!!

3 commentaires:

MatJolic a dit...

shiiiit man! Combien d'histoire de profilation raciale comme ca il va falloir endurer avant que qqch change? Je suis convaincu que si vous aviez été juste 3 gars blancs, ils seraient passés tout droit. Combien de fois j'ai stressé une bière à la main quand la police passe? Et il ne m'ont jamais rien dit / fait? Je me sens vraiment pas privilégié pour autant.

Best of luck to your man Steve.

FUCK L'ÉTAT POLICIER!

Anonyme a dit...

merci de spécifier que t'es pas homo
JCC. On était pas sûr.

JCC a dit...

OK

Ça c'est pour l'anonyme qui, visiblement, ne connaît aucunement les slangs du 21ième siècle.

Les expressions «no homo» et «pause» sont apparues au début/milieu des années 2000 aux États-Unis et sont principalement utilisées dans, disons, la «communauté hip hop». Bien entendu, les 2 expressions se sont rapidement propagées chez les «gens normaux». L'expression «no homo», en particulier, a été principalement popularisée par le rapper Cam'ron et son équipe Dipset. Dois-je vous rappeler que Dipset sont aussi les tastemakers ayant introduit les vêtements rose et mauve dans la mode urbaine, le port de diamants multicolores sur manteaux de fourrure ainsi que, plus récemment, le shift de taille de XXL vers medium (autant pour les chandails que les jeans) dans la mode hip hop.

Lorsqu'on dit quelque chose qui pourrait «sonner» gay et qu'on s'en rends compte en le disant, on ajoute «no homo».

ex: Je suis au resto avec un ami et je m'exclame «Ostie que j'adore les grosses saucisses pleines de moutarde...no homo».

Autre exemple : Un de mes amis est dans le pétrin et je veux lui signaler que je le supporte pleinement. Je lui dis donc : «T'inquiètes mon gars, je vais te backer à fond...no homo».

La phrase la PLUS no homo que j'ai trouvé à date : «Mettre la pédale douce.» (celle-là, je la dois à mon coloc).

Lorsqu'une autre personne utilise une phrase sonnant un peu gay, on remplace «no homo» par «pause».

Ex:
Monsieur x : «Dumas est vraiment trippant. Je l'aime.»
Monsieur y : «Pause.»

Le plaisir de «pause» et «no homo», c'est le fait de jouer sur l'ambiguïté de la chose. J'ai déjà entendu une animatrice radio demander à Cam'ron pourquoi il faisait celà et s'il ne trouvait justement pas le fait de se défendre continuellement d'être gay comme étant, justement, un peu gay. Ce qui est drôle en soit.

C'est ça le trip. Ça n'a rien avoir avec le fait d'être ou pas homo. «Une soirée tranquille entre boys», ça sonne vachement gay, même si on la passe à cruiser des filles sur la rue !!!

Bon

Maintenant,

1- Ça t'aurait pas tenté de lire mon histoire correctement ? J'parle de brutalité policière et de racisme, donc j'vois vraiment pas pourquoi tu focus uniquement sur le criss de no homo...

2- Tu trouves pas ça crissement fif (pas dans le sens péjoratif de «homosexuel»mais plutôt dans le sens de «pas de couilles») de passer des commentaires sous le couvert de l'anonymat ??? Si t'es pas capable d'assumer tes commentaires, tu ferais mieux de fermer ta crisse de gueule.

Merci

P.S. Sweet'n'dandy n'est aucunement responsable de mes montées de lait. Ceci est UNIQUEMENT un commentaire signé JCC aka Jeune Chilly Chill aka Xavier Constant aka FUCK LA POLICE EN GROSSES LETTRES MAJUSCULES. Si monsieur/madame l'anonyme n'est pas content, mon e-mail apparait dans le post «FUCK LA POLICE» ou encore vous pourrez venir me checker le 2 octobre au Club Coda pour me parler en pleine face.

En espérant ne pas avoir offusqué mes ami(e)s gays/lesbiennes/bisexuels/transgenres et autres. VOUS AVEZ TOUT MON AMOUR (NO HOMO) !!!!!